Axe B
FACILITER LES ACTIONS DE MOBILITE SOUS TOUTES SES FORMES
Sur un territoire rural comme le notre, la mobilité apparaît comme un enjeu incontournable afin d’améliorer l’accès des habitants aux différents services du quotidien (travail, santé, loisirs, …). L’échelle Pays apparaît pertinente pour envisager des actions globales sur cette thématique.
MESURE B-1 : CONFORTER LES SERVICES PUBLICS DE TRANSPORTS EXISTANTS
Cette mesure vise a minima à maintenir l’offre de transport collectif existante qui, faute de rentabilité, se détériore petit à petit au détriment des habitants et de l’équité territoriale en terme d’aménagement du territoire.
ACTION B.1.1 : RENFORCER LE RAYONNEMENT DES GARES POUR MAINTENIR LES DESSERTES FERROVIAIRES VERS LES METROPOLES PERIPHERIQUES
Les pouvoirs publics nationaux du transport ferroviaire délaissent progressivement notre territoire pour se concentrer sur des lignes plus fréquentées. Cela pose toutefois la question de la prise en considération des territoires ruraux les plus fragiles dans l’aménagement du territoire. D’une manière générale, on note un désengagement de SNCF Réseau sur l’entretien des lignes. Cela est d’autant plus vrai sur les raccordements des usines pour le transports des marchandises via le rail. A terme, cela peut encourager le transport routier voire entraîner la cessation de l’activité.
Dans ce contexte, le Pays de Verdun souhaite préserver ses infrastructures (voies + gares de Montmédy, Dommary-Baroncourt, Verdun, Etain, Clermont-en-Argonne, Les Islettes et Meuse TGV) indispensables à ses habitants ainsi qu’à ses visiteurs pour éviter l’isolement géographique. La Région Lorraine a réalisé un important travail de désenclavement du territoire vers l’Est mais des efforts importants restent à produire concernant les liaisons vers le Nord et l’Ouest. On note particulièrement un abandon des services en gare de Montmédy et surtout une desserte anormale vers Reims. La position centrale du territoire au cœur de la nouvelle Région doit favoriser le renforcement de ces liaisons.
Le Pays de Verdun étudiera les possibilités d’amélioration des dessertes à la fois dans leur nombre, dans leur qualité mais aussi et bien sûr dans leur temps de parcours. La notion de coût pour l’usager est également à prendre en compte. D’une manière générale, toutes les possibilités de réduction des temps-parcours sur l’ensemble des dessertes seront appuyées par le Pays de Verdun.
Concernant la liaison Metz - Verdun, la Région Lorraine a d’ores et déjà planifié, dans le cadre du nouveau plan de cadencement, 5 allers-retours journaliers en train à partir de 2016. Cela offrira également de nouvelles possibilités de correspondances en particulier vers Thionville et Luxembourg.
Les liaisons directes Verdun - Nancy en fin de semaine seront maintenues.
Toutefois, vers l’Ouest la liaison ferroviaire sur la ligne 5 (Verdun - Châlons-en-Champagne), transférée sur route, mérite une attention particulière. En effet, aucun effort d’amélioration des dessertes n’a été produit pour un temps de parcours supérieur de 20 minutes. Aucune liaison directe Verdun - Reims n’est envisagée alors qu’elle permettrait un désenclavement certain de l’Argonne à la fois du côté meusien et du côté marnais. La rupture de charge à Châlons-en-Champagne représente un vrai handicap dans la valorisation de cette destination. Le Pays de Verdun restera attentif à la possibilité de remettre cette liaison sur rail malgré l’ampleur des travaux nécessaires à la mise en place d’une desserte de qualité.
A Montmédy, il est primordial de préserver les liaisons vers Metz et Charleville-Mézieres où la gare présente un intérêt transfrontalier majeur notamment pour les travailleurs. Une amélioration des liaisons vers le Luxembourg méritera d’être étudiée au service de toute la frange Est du territoire.
Les liaisons vers et en provenance de Paris et Strasbourg sont également à pérenniser voire à développer via la gare TGV. Au regard de la fréquentation, les horaires peuvent encore être améliorés, notamment par le nombre d’arrêts. Les évolutions législatives et les transferts de compétences ne doivent également pas compromettre la fréquence des navettes en bus qui permettent de relier la gare TGV aux villes meusiennes.
Le Pays de Verdun veillera au renforcement de la communication autour du ferroviaire pour inviter les usagers potentiels à privilégier ce mode de déplacement. Cela passe aussi par une amélioration de la qualité de l’accueil en gare, à Montmédy par exemple, mais aussi par une amélioration de l’accessibilité à ces gares.
ACTION B.1.2 : ACCENTUER LA FREQUENTATION DES DESSERTES LOCALES
Un important effort de maillage du territoire par des dessertes en car est entrepris depuis plusieurs années par le Conseil Départemental. Trop souvent assimilé à du transport scolaire pour les collégiens et lycéens, ce service est peu usité par les adultes.
De même, des possibilités de transport à la demande existent mais sont souvent méconnues. Le Conseil Départemental a substitué d’anciennes lignes classiques par ce service. La Communauté de Communes Meuse - Voie Sacrée propose également un service similaire à ses habitants, notamment aux personnes âgées, via un partenariat avec des taxis locaux. Ces initiatives méritent d’être optimisées entre chacun des opérateurs pour renforcer leur impact et leur développement.
Sur l’agglomération verdunoise, le transport est une compétence obligatoire et fait l’objet d’une réflexion à part entière qui doit trouver une articulation avec les autres services évoqués ici, voire de nouveaux modes de déplacement doux.
L’évolution des compétences en matière de transport induites par la loi NOTRe et la mise en place de la Communauté d’Agglomération du Grand Verdun seront l’occasion de réaliser un état des lieux des dessertes et de leur fréquentation pour proposer les évolutions les plus adaptées.
Le Pays de Verdun soutiendra toutes les initiatives permettant de favoriser les déplacements quotidiens de ses habitants, notamment des populations fragiles, en encourageant les partenariats collectifs ou publics / privés.
Il conviendra de renforcer la communication autour de ces services, ouverts à tous, qui permettent de parcourir le Département dans son ensemble, proposant même des liaisons vers d’autres villes périphériques (exemple de la liaison Verdun - Nancy via Commercy). A ce titre, la plate-forme de mobilité régionale SIMPLICIM mérite d’être largement diffusée.
MESURE B-2 : ENCOURAGER LE DEVELOPPEMENT DES TRANSPORTS ALTERNATIFS
Le Pays de Verdun ambitionne de faire évoluer les mentalités en terme de déplacements individuels, notamment pour les déplacements quotidiens pour répondre aux enjeux du développement durable : économique, environnemental et social.
ACTION B.2.1 : PROMOUVOIR L’ENTRAIDE ENTRE PARTICULIERS POUR LEURS DEPLACEMENTS LOCAUX
Comme la majorité des territoires ruraux, le Pays de Verdun est caractérisé par une solidarité importante entre ses habitants mais le covoiturage n’est pas forcément un réflexe. La possibilité de formaliser les solutions de mobilité individuelle partagées peut permettre aux habitants de renforcer ce lien social pour améliorer le vivre ensemble en ayant à l’esprit également la préservation de l’environnement et les économies financières réalisées. Une étude pour quantifier le potentiel de cette action pourra être réalisée en amont afin d’optimiser les investissements nécessaires.
Le Pays de Verdun encouragera ses habitants à covoiturer pour leurs déplacements locaux. Il est difficile d’obliger les gens à partager leurs déplacements notamment en raison des contraintes horaires que cela peut imposer, spécialement sur les trajets aller-retour. Si le covoiturage commence à entrer dans l’ordinaire sur des longs trajets simples, il reste difficile à promouvoir sur des trajets locaux. Il apporte pourtant un vrai service de proximité pour les déplacements domicile - travail, les loisirs notamment pour les jeunes, ou encore les services pour les personnes âgées. Des investissements lourds, de type aires de covoiturage, n’apparaissent pas indispensables, libre à chacun de s’organiser au mieux pour fixer les lieux de rendez-vous pratiques. Un travail d’identification des parkings existants peut être réalisé, en partenariat avec les propriétaires (grandes surfaces, collectivités ou autres), pour inciter les usagers à utiliser ces infrastructures. Par ailleurs, il est indispensable d’encourager les gens à se rencontrer et à partager leurs demandes et leurs offres de transport. Ces rencontres peuvent se faire au sein même des entreprises, des associations ou bien encore des villages ; le covoiturage devient alors vecteur de convivialité. Une plate-forme numérique locale peut être envisagée pour faciliter les échanges et faire connaître ses disponibilités. L’intérêt est de partager à la fois ses déplacements réguliers mais aussi de faire preuve de réactivité lors de déplacements ponctuels.
Le Pays de Verdun initiera la démarche d’auto-stop organisé. Cette initiative encore peu développée à l’échelon national permet d’apporter une solution de mobilité en s’appuyant sur la méthode très ancienne du pouce levé pour inviter les conducteurs à vous déposer en chemin. Petit à petit cette pratique a été délaissée en raison du développement des parcs automobiles privés et de l’avènement du covoiturage mais aussi et surtout en raison des craintes liées aux faits divers. Pour réduire ces risques et relancer cette pratique peu coûteuse, la mise en place d’un réseau de conducteurs et d’auto-stoppeurs, soutenu par les pouvoirs publics, peut être imaginé. Les membres du réseau s’engagent moralement autour d’une charte de bonne conduite. Un kit d’auto-stop est mis à leur disposition avec notamment une carte de membre, des autocollants et pancartes permettant de s’identifier au réseau et avoir une totale confiance en son interlocuteur. Ce réseau essentiellement local consolide la proximité et la confiance. Des arrêts de stop spécifiques peuvent être créés pour renforcer la lisibilité de la démarche et la faire connaître. La communication autour d’un tel projet est évidemment très importante pour constituer le réseau. La plate-forme envisagée pour le covoiturage peut être complétée d’un volet sur l’auto-stop pour devenir un véritable outil d’entraide aux déplacements locaux.
ACTION B.2.2 : ENCOURAGER L’UTILISATION DES TRANSPORTS DOUX
Avec des paysages agréables et un réseau routier secondaire bien entretenu et peu fréquenté, notre territoire se prête plutôt bien à l’utilisation des moyens de transport dits doux notamment du vélo. Evidemment, l’utilisation de la bicyclette est plutôt favorable sur des courtes distances, inférieures à 6 km. Même si ces moyens de transport ne sont pas forcément adaptés aux zones rurales, il est nécessaire d’encourager ces habitudes de déplacement bénéfiques pour la santé, l’environnement et le porte-monnaie. Ils peuvent aussi soutenir le développement touristique.
Le Pays de Verdun veillera à faire de la vélo route voie verte un véritable support aux déplacements quotidiens. Le Conseil Départemental de la Meuse réalise actuellement cet axe de transport doux structurant pour le territoire tout au long de la vallée de la Meuse. Souvent assimilées à un outil de développement touristique, les voies vertes sont aussi très bien appropriées par les habitants pour leurs balades dominicales. Il convient désormais d’en faire son quotidien. Cet axe roulant et direct permet facilement de relier les communes voisines en évitant la circulation routière. Il convient qu’à sa sortie elle soit connectée au réseau de pistes cyclables. Par ailleurs, il faut y associer une signalétique précise surtout au moment de quitter la voie cyclable pour se réinsérer dans le trafic routier. A vélo, on met en moyenne 5 minutes pour parcourir un kilomètre. C’est un moyen de transport idéal sur de courtes distance en ville et particulièrement dans l’agglomération verdunoise. La vélo route pourra aussi soutenir les déplacements quotidiens sur les secteurs de Dieue-sur-Meuse, Dun-sur-Meuse et Stenay. Pour les secteurs indirectement concernés par la vélo route voie verte, il conviendra de prendre en considération la possibilité de favoriser la circulation douce, notamment autour des bourgs-centres. Un travail sur la location de vélo pourra être entrepris aux abords de différents sites spécifiques, comme certaines entreprises ou administrations, les ports de plaisance ou les campings. Cela passe par la mise en place de voies spécifiques et d’équipements de stationnement des vélos.
Le Pays de Verdun encouragera la promotion des moyens de transport doux dans les circuits de découverte touristique. Du fait de son cadre naturel, le territoire se prête parfaitement à la mise en place de circuits de découverte par de nouveaux moyens de locomotion. Un important travail a déjà été réalisé sur la randonnée. Il convient de le conforter par la mise en œuvre de nouveaux produits complémentaires. Cela peut par exemple se faire autour de la voie fluviale qui bénéficiera directement de la voie verte. Actuellement peu valorisé, le tourisme fluvial peut être vecteur d’un développement économique intéressant. Sur l’ensemble du territoire, la mise à disposition de véhicules alternatifs peut dynamiser l’activité touristique avec par exemple des calèches, des véhicules électriques, des vélos, …
En complément, un maillage du territoire en bornes de recharge pour les véhicules électriques pourra être envisagé pour encourager le développement du parc automobile sur le nord meusien.