11 - LIMITES ADMINISTRATIVES
Situé au nord du département de la Meuse et au nord-ouest de la région Lorraine, le Pays de Verdun forme un territoire de 222 communes pour 79 403 habitants (Source INSEE RP 2010). Conformément aux dispositions réglementaires de la loi d'orientation pour l'aménagement et le développement durable du territoire, du 25 juin 1999, le Pays de Verdun a été créé par arrêté préfectoral N°2004-SGAR-488 du 23 novembre 2004. Les intercommunalités se fédèrent autour d’une Histoire partagée avec l’objectif premier de valoriser ce patrimoine historique illustré par lʼuniversalité de la Bataille de Verdun. L’association, active depuis 2004, a officiellement été déclarée en Sous-Préfecture le 9 mars 2009.
Au 1er janvier 2015, le territoire est intégralement couvert par des établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre dont 10 Communautés de Communes et 1 Communauté d’Agglomération autour de Verdun.

La dernière loi de modernisation de l'action publique territoriale et d'affirmation des métropoles de janvier 2014 créée le "Pôle d'équilibre territorial et rural" (PETR). Le Pays de Verdun a la possibilité de transformer sa structure juridique pour s’insérer dans ce nouveau dispositif.
Les dispositions de la loi de Nouvelle Organisation Territoriale de la République (NOTRE) d’août 2015 impose désormais un seuil minimal de 15 000 habitants par intercommunalités. Ce seuil peut être réduit à 5 000 habitants sous certaines conditions auxquelles le Département de la Meuse est éligible. De fait, 5 des intercommunalités actuelles sont appelées à réfléchir à leur avenir d’ici le 1er janvier 2017 à savoir Val Dunois, Région de Damvillers, Montfaucon – Varennes, Centre Argonne et Meuse Voie Sacrée.
Cette loi redistribue également l’ensemble des compétences portées par les collectivités locales notamment en matière d’urbanisme, de développement économique et de transport. Elle conditionne de nouvelles réflexions à mettre en œuvre sur différentes échelles.
GEOGRAPHIE
Plus vaste Pays de Lorraine avec 2 561,3 km², le Pays de
Verdun est un espace très rural marqué par :
- la Vallée de la Meuse qui le traverse totalement
dans un axe Nord/Sud
- des paysages de côtes sur les deux flancs de la
vallée surmontés de plateaux boisés
- une vaste plaine humide à l’est, la Woëvre
- le massif d’Argonne à l’ouest
- des paysages de collines autour de Montmédy
Les paysages
Les 6 paysages caractéristiques et identitaires du Pays de
Verdun sont :
- La plaine de la Woëvre
- Les Côtes de Meuse
- Le Pays Haut
- Les collines du nord meusien
- La Vallée de la Meuse
- L’Argonne sur lequel une réflexion pour la mise
en place d’un Parc Naturel Régional est en cours.
Carte
des entités paysagères de Lorraine (source DIREN Lorraine 2002)
Cet environnement très rural et très vert offre un cadre et une qualité de vie incomparables à ses habitants. Il est ainsi possible de profiter du calme, de la qualité de l’air et des activités de nature en tout quiétude.
La forêt
Sur les 5 grandes régions forestières du département, 3 régions se situent dans le Pays de Verdun (Argonne, côtes et collines de Meuse, le Pays Haut).
Dans le département de la Meuse, les deux tiers de la forêt dépendent du domaine public. La forêt privée est plus importante dans le sud du département. Sur le Pays de Verdun, la forêt couvre environ 90 000 ha soit près de 35 % du territoire. On dénombre 75 070 hectares de forêt publique dont 29 293 hectares en forêts domaniales et 45 777 hectares de forêts communales et autres publiques.
Sur près de 18 000 ha, les zones rouges issues des champs de bataille de la Première Guerre Mondiale représentent des particularités paysagères. La reconstitution d’après guerre offre un patrimoine naturel riche sur lequel l’action humaine a été unique. On trouve donc des paysages uniques non-ordinaires : les polémo-paysages.
Forêt principalement résineuse, celle-ci tend à évoluer vers une forêt feuillue de plaine climacique. En 2009, le secteur de Verdun fait l’objet d’une réflexion pour la création d’un Parc National, preuve de la singularité environnementale du territoire. Cette démarche a débouché sur la mise en œuvre par l’ONF du label Forêt d’Exception.

Vue depuis l’abri des 4
cheminées sur le champ de bataille de Verdun
(photo J-J WEIMERSKIRCH)
Les espaces naturels
Le département de la Meuse est composé de :
- 5 000 km de cours d’eau
- Le fleuve Meuse parcourt 234 km dans le département
- Le canal de la Meuse longe le fleuve pour favoriser la navigation
Sur le Pays de Verdun, plusieurs plans d’eau complètent le réseau hydrographique et offrent une continuité écologique : la Réserve Naturelle Régionale de l’étang d’Amel, le lac vert à Doulcon, le plan d’eau de Marville, l’étang des Bercettes à Neuvilly-en-Argonne, les ballastières de Damvillers …
Ce sont des sites piscicoles, récréatifs et d’intérêt écologique
Le Pays de Verdun est en outre concerné par plusieurs mesures de protection environnementale qui témoignent de la richesse écologique du territoire (ZNIEFF, Natura 2000, …).

Vue aérienne : la Meuse, le canal et les étangs (photo J-M PERRAUX)
Carte d’occupation du sol - Corine Land Cover 2006 – Géoportail
Légende détaillée en annexe
13 – HISTOIRE
131 – UNE TERRE DE CONFLITS ET D'INVASIONS
L’Histoire du nord meusien remonte à plus de 2000 ans. Le Pays de Verdun, terre frontière, a été marqué de nombreux conflits. La Bataille de Verdun reste le symbole de toutes ces années.
Verdun est un ancien oppidum gaulois occupé par les Médiomatriques. Au temps de César, les Verodunenses occupaient le nord meusien. Après la conquête romaine, cette contrée fut comprise dans la Belgique première. Le castrum de Virodunum devient le centre administratif de la nouvelle Civitas Verodunensium vers la fin du IIIème siècle. La Voie Romaine de Reims à Metz permet le développement économique du secteur.
En 332, Saint-Saintin devient le premier Evêque de Verdun. En 450, Attila et les Huns ravagent la ville de Verdun. À partir de 485, les Francs de Clovis envahissent le territoire. Dès 511, le territoire est intégré à lʼAustrasie sous la dynastie mérovingienne. En 679, le Roi Dagobert II est assassiné près de Stenay. Le territoire souffre des invasions des Normands et des Hongrois. La ville de Verdun a subi 11 sièges qui témoignent de lʼimportance stratégique de cette place. À lʼépoque carolingienne, Verdun est un important marché aux esclaves où viennent sʼapprovisionner les marchands occidentaux et orientaux.
En 843, le traité de Verdun partage lʼEmpire de Charlemagne entre ses trois petit-fils. Le Pays de Verdun est intégré à la Lotharingie, qui donnera par la suite le nom de Lorraine. Le territoire appartient ensuite au Saint Empire Romain Germanique.
De 936 à 1089, Verdun connaît lʼune des plus brillantes périodes de son histoire. À partir de 997, par la volonté de lʼempereur Othon II, le verdunois est placé sous lʼautorité de lʼévêque-comte suppléé par les Comtes Godefroy de la Maison dʼArdenne. L'évêché de Verdun devient alors un État autonome au sein du Saint Empire.
Au Nord, le Comté de Chiny se met progressivement en place. Montmédy en devient la capitale au XIIIème siècle. Les autres territoires font parties du Comté de Bar (Etain, Souilly, Argonne et Stenay notamment). Les premiers châteaux forts du Moyen Âge apparaissent sur le Nord Meusien où le territoire est très morcelé.
À partir de 1337, le Duché du Luxembourg sʼagrandit sur le nord meusien. Montmédy et Damvillers deviendront espagnols sous lʼautorité de lʼempereur Charles Quint en 1519. Marville conserve de beaux ensembles architecturaux de la Renaissance Espagnole. Territoire très prisé, le nord meusien voit sʼériger des fortifications dans nombre de ses bourgs : Damvillers en 1330, Dun-sur-Meuse en 1402, Citadelle de Montmédy en 1545, Stenay en 1596. Plusieurs églises sont également fortifiées comme celle de Saint-Pierrevillers en 1540.
À partir du milieu du XVIème siècle, le Royaume de France souhaite récupérer la Lorraine. La Meuse devient une terre de conflits permanents. Lʼévêché de Verdun est annexé en 1552 par Henry II. La Guerre de Trente ans (1618-1648) est dévastatrice pour lʼensemble de la Lorraine. Dès 1654, lʼOuest de la Meuse est annexé par le Roi de France. Louis XIV, assisté de Vauban, sʼattaque ensuite aux territoires espagnols. Il assiège la Citadelle de Montmédy le 11 juin 1657. Les Traités de Westphalie (1648) puis celui des Pyrénées (1659) rattachent officiellement plusieurs territoires du nord meusien au Royaume de France.
Vauban commence son histoire militaire lors du premier siège de Clermont-en-Argonne en 1652. Ses ouvrages ont ensuite marqué une large partie du territoire avec la modernisation des fortifications de Clermont-en-Argonne, de la citadelle de Verdun, construite en 1624, et de la citadelle de Montmédy, notamment. Dans le même temps, les fortifications de Damvillers (1678) et de Stenay (1689) sont démantelées. À la mort du Roi Stanislas, dernier Duc de Lorraine et de Bar, en 1766, le territoire devient entièrement français.
Lors de la Révolution Française, le Roi Louis XVI cherche à fuir la capitale pour rejoindre la Citadelle de Montmédy. Le voyage est organisé pour le 20 juin 1791. Reconnue à Sainte-Menehould par Jean-Basptiste Drouet, la famille royale est arrêtée vers 23 heures à Varennes-en-Argonne et immédiatement ramenée à Paris. Louis XVI est guillotiné pour trahison le 21 janvier 1793. Le département de la Meuse est créé en 1790 avec Bar-le-Duc pour chef-lieu.
Sous les empires de Napoléon Ier et Napoléon III, la Meuse vit son apogée démographique et économique. Le territoire est rattrapé par les conflits en 1870. La France déclare la guerre à la Prusse mais subit rapidement une lourde défaite. LʼEmpire allemand annexe lʼAlsace-Moselle. La Meuse se trouve aux portes de lʼennemi. Le département devient un vaste camp militaire, notamment Verdun. Séré de Rivières fait construire de nombreux forts pour défendre cette nouvelle frontière. Sur le Pays de Verdun, les plus connus, et visitables encore aujourdʼhui, sont les forts de Vaux et de Douaumont. Les citadelles de Verdun et de Montmédy connaissent leur dernière modernisation.
Le 20ème siècle sera marqué par les deux grands conflits mondiaux. La Première Guerre Mondiale reste comme la plus dévastatrice pour le nord meusien. La Bataille de Verdun, dont les traces sont encore visibles aujourd’hui, marque les esprits à jamais.
Dès le début de la Première Guerre Mondiale en 1914, le territoire subit lʼinvasion du voisin allemand. Le Nord du Pays de Verdun sera occupé par lʼennemi durant quatre longues années. La vie allemande sʼy organise : bases militaires (Marguerre et Duzey), châteaux dʼeau, pôle ferroviaire (Montmédy) et aéroportuaire (Marville), ...
Verdun est encerclée : à lʼEst, les combats font rage sur le saillant de Saint-Mihiel, à lʼOuest les troupes françaises résistent en Argonne. La guerre de position commence dans la forêt argonnaise. Vauquois et la Haute Chevauchée sont marqués par la guerre des mines. Nombres de galeries (Kaiser Tunnel) ou dʼentonnoirs (butte de Vauquois) témoignent aujourdʼhui encore de la violence des affrontements.
21 février 1916, une pluie dʼobus sʼabat sur Verdun où les défenses françaises sont réduites. Le 25 février, les allemands sʼemparent du fort de Douaumont. La résistance française sʼorganise. Le général Pétain prend la direction des opérations. La Voie Sacrée, reliant Verdun à Bar-le-Duc, connaît un flot ininterrompu de camions et dʼhommes. Lʼavancée allemande sur Verdun est ralentie. Le 11 juillet, lʼoffensive allemande sur Souville échoue et les français reprennent lʼinitiative. Avec courage et abnégation, ils repoussent petit à petit lʼennemi qui retrouve sa position de départ à la mi-décembre 1916. La Bataille de Verdun aura duré 10 mois. Elle aura coûté la perte de 378 000 Français et 337 000 Allemands. Dès lors, Verdun acquiert une réputation mondiale. La Bataille de Verdun restera à jamais gravée comme le symbole de lʼhorreur guerrière et de la résistance française.
Le territoire est libéré en 1918 par les troupes américaines et la grande offensive Meuse-Argonne engagée le 26 septembre 1918. Cette dernière bataille est particulièrement sanglante. Les corps des soldats américains rassemblés à Romagne-sous-Montfaucon constituent le plus grand cimetière militaire américain dʼEurope.
Dès 1920, les pèlerinages sʼorganisent sur le champ de bataille. LʼOssuaire de Douaumont est construit en hommage aux combattants disparus. Le Pays de Verdun est parsemé de nécropoles, cimetières et monuments français, allemands ou américains, en mémoire des évènements passés. Le 10 novembre 1920, le soldat inconnu, reposant sous lʼArc de Triomphe à Paris, est choisi dans la citadelle souterraine de Verdun.
Le territoire est reconstruit sauf 9 villages détruits qui sont déclarés « Morts pour la France ». Ils conservent encore aujourdʼhui leur territoire et leur maire, nommé par le Préfet, mais ne comptent aucun habitant.
Après quelques années de répit, le territoire doit faire face à un nouveau conflit. Les combats de la Seconde Guerre Mondiale sont mineurs. Quelques exactions marqueront tout de même le Pays de Verdun comme les combats dʼInor en mai 1940 ou la rafle de Clermont-en-Argonne du 29 juillet 1944. Le nord meusien est libéré en août 1944 par la 7ème DB US.
Plus tard, le champ de bataille de Verdun deviendra une terre de réconciliation. Le 22 septembre 1984, François Mitterrand et Helmut Kohl scellent lʼamitié franco-allemande devant lʼOssuaire de Douaumont.
132 – UN CARREFOUR D'ECHANGES ET DE COMMERCE
Grâce à sa position sur la voie romaine qui relie Reims à Metz, Verdun connaît dès l’époque romaine un important développement économique. La découverte de nombreux vestiges tels qu’objets de parure, armes et verreries témoignent d’une dynamique économique et sociale certaine.
Au Moyen Age, Verdun est une ville puissante et prospère située dans la sphère d’influence germanique. L’évêque est l’homme fort de la ville.
Le département de la Meuse connaît son maximum de population en 1851 avec 328 700 habitants. Les campagnes sont alors densément peuplées. Les activités agricoles (élevage, culture des céréales et de la vigne) y vont de pair avec un artisanat florissant. L’industrie est également très présente (notamment la métallurgie, les carrières et le textile). La révolution des transports touche le département à partir du milieu du siècle, avec surtout la voie ferrée Paris - Strasbourg et le canal de la Marne au Rhin. Le renouveau des constructions (habitations, mairies, écoles, lavoirs, fontaines, églises) témoigne d’un réel dynamisme. La population meusienne ne cesse pourtant de diminuer à partir du milieu du siècle. Premier département industriel de Lorraine au XVIIIè siècle (petite industrie), la Meuse manque le boum industriel lorrain du XIXème siècle.
14 – ZONES D'INFLUENCE
Les distances entre Verdun et les principales métropoles sont :
Ville
|
Distance
|
Temps estimé en voiture
|
Luxembourg
|
82 km
|
1 h 30
|
Bruxelles
|
255 km
|
3 h 15
|
Paris
|
263 km
|
2 h 45
|
Metz
|
65 km
|
1 h
|
Nancy
|
89 km
|
1 h 30
|
Reims
|
113 km
|
1 h 20
|
Paris
|
216 km
|
2 h 30
|
Le territoire profite d’une situation européenne centrale au cœur d’un bassin de population de plus de 40 Millions d’habitants. Dans un rayon de 300 km, se trouvent 3 capitales européennes majeures (Paris, Bruxelles et Luxembourg) et des zones densément peuplées (Nord de la France et Ruhr).
En Meuse, les flux économiques et commerciaux se développent essentiellement d’Est en Ouest. Le Pays de Verdun connaît ainsi une liaison privilégiée avec le pôle urbain de Metz, alors que le Barrois entretient plutôt des relations avec l’agglomération nancéienne.
Dans ce contexte, l’Argonne, par sa position géographique singulière, a des relations historiques et culturelles au delà des frontières meusiennes et lorraines en Marne et Ardennes. Reims, pôle d’attractivité important à l’Ouest de notre territoire, apparaît comme une opportunité de développement.
La bordure Est du Pays de Verdun (Spincourt et Etain) est naturellement attirée par les bassins d’emploi Nord Mosellans et Nord Meurthe-et-Mosellans. De plus en plus d’échanges se font également avec le Luxembourg.
Enfin, au Nord du Pays, la région de Montmédy principalement et ses territoires limitrophes accessoirement, connaissent une influence non négligeable de la Belgique.
15 – VOIES DE COMMUNICATION ET INFRASTRUCTURES
151 – AXES ROUTIERS
A l’image de tous les territoires ruraux, le Pays de Verdun se caractérise par un trafic routier majoritairement de véhicules individuels, notamment pour les particuliers et leurs déplacements quotidiens. Le département peut se satisfaire d’un réseau routier de qualité bien que parfois inadapté pour optimiser les distances - temps.
Au niveau routier, la dominante est orientée Est-Ouest avec l’autoroute A4 au sud de Verdun (environ 14 000 véhicules / jour dont 17,5% de poids lourds) et la RD 603 Verdun - Metz. Concernant l’autoroute A4, plusieurs sorties ont été créées et permettent de bien irriguer le territoire notamment autour de Verdun et de Clermont-en-Argonne. Cette infrastructure rapproche de manière incontestable le verdunois des métropoles du Grand Est que sont Metz et Reims mais place surtout le territoire à 2h30 de Paris. L’échangeur au niveau d’Haudainville ne permet pas un accès direct à Verdun de et vers Paris.
Les liaisons Nord-Sud sont moins empruntées, en rapport avec la densité de population. La circulation se fait sur des routes départementales, essentiellement pour un trafic local :
- la RD 1916 Voie Sacrée Nationale de Verdun à Bar le Duc
- la RD 964 de Stenay au Nord et vers Saint-Mihiel et Commercy au Sud en passant par Verdun
- la RD 618 depuis Etain et la RE 44 depuis Montmédy vers Longwy et Luxembourg. Ces dernières sont toutefois de plus en plus empruntées par les travailleurs frontaliers.
Par ailleurs, on note également que le projet de réalisation d’une vélo route – voie verte le long de la vallée de la Meuse est en passe de se concrétiser. Cette dorsale majeure, notamment support du développement cyclotouristique, traversera le territoire du Nord au Sud empruntant majoritairement le chemin de halage du canal de la Meuse et l’ancienne voie ferrée au Nord.
152 – DESSERTE FERROVIAIRE
Le service Voyageurs
Le Pays de Verdun est desservi par la ligne régionale (TER - Ligne 5) Conflans-Verdun-Châlons non électrifiée et la ligne Sedan-Longwy-Nancy en bordure Est qui dessert Montmédy et Dommary-Baroncourt.
Ces lignes connaissent des fortunes diverses. Sur la ligne 5, en raison de la dégradation de la voie, la partie Est a été délaissée en décembre 2013 au profit d’un transfert sur route du transport des passagers. La liaison vers Châlons-en-Champagne depuis Verdun est allongée de 20 minutes ; la liaison vers Reims n’a pas connu d’amélioration tangible et reste anormale. Vers l’Ouest, un aller-retour vers Nancy a été mis en place en septembre 2014 afin de faciliter la mobilité des étudiants en fin de semaine. Le résultat est très intéressant et cette liaison doit être maintenue. Vers Metz, une amélioration de la desserte est programmée dans le cadre du plan de cadencement 2016. Au Nord, la gare de Montmédy est abandonnée par le service public ferroviaire même si la desserte est maintenue.
La Ligne à Grande Vitesse et la gare Meuse TGV, ouvertes en 2007, offrent des possibilités de liaison vers Paris ou Strasbourg en moins d’une heure. La gare se situe entre Bar-le-Duc et Verdun, elle est limitrophe du territoire du Pays de Verdun. Cette infrastructure donne des résultats de fréquentation nettement supérieurs aux études prévisionnelles.
Le service FRET
La ligne Sedan-Lerouville longe la Meuse. Elle n’est plus exploitée que sur le tronçon Ancemont-Verdun pour des besoins de transports de marchandises au profit d’entreprises locales. Une ligne FRET desservait également la papeterie de Stenay depuis les Ardennes. La liaison a été arrêtée par la SNCF. On peut également mentionner la présence à Dommary-Baroncourt de quais exploitables positionnés sur un itinéraire de FRET alternatif.
SNCF Réseau se désengage de l’entretien de ces voies. Celles-ci sont pourtant importantes à préserver pour éviter le transfert du transport des marchandises sur route et maintenir l’activité des entreprises.
153 – VOIES NAVIGABLES
Le territoire est traversé du Sud au Nord par un des plus important fleuve d’Europe du Nord, la Meuse.
En France, le fleuve est navigable pour partie mais reste essentiellement sauvage. La navigation a été aménagée au travers du canal de l’Est, aujourd’hui canal de la Meuse, à petit gabarit. Il longe la Meuse de Troussey à Inor. Sa vocation est essentiellement touristique avec un passage annuel de 1 200 plaisanciers environ.
Le plan de modernisation de la voie d’eau ne devrait plus permettre la navigation commerciale sur cet axe d’ici quelques années.
154 – AERIEN
Situé à des distances raisonnables des capitales belge et luxembourgeoise mais aussi de Paris, le Pays de Verdun dispose d’un accès à leurs aéroports (Luxembourg, Charleroi, Aéroports de Paris, Metz-Nancy Lorraine et Vatry).
Par ailleurs, l’aérodrome du Rozelier au Sud de Verdun comme l’ancienne base aérienne de l’Otan à Marville ont principalement une vocation de sport et loisirs. L’activité d’affaires y est anecdotique.
155 – INFRASTRUCTURES D'ACCUEIL DES ENTREPRISES
Plusieurs outils ont été mis en place par le territoire afin de faciliter le développement des entreprises. Il s’agit notamment de SMD à Stenay, pépinière d’entreprises, de WORKICI à Bras-sur-Meuse, espace de coworking, de bâtiments-relais portés par les collectivités ou la CCI.
Plusieurs zones à vocation industrielle, commerciale ou artisanale existent à Stenay, Marville, Etain, Clermont, agglomération de Verdun, etc... Elles ne sont que partiellement occupées :
Nom
|
Lieu
|
Nb ha dispo
|
Vocation
|
Propriété
|
Les
Souhesmes
|
-
|
31,2ha
|
Industrie
/ Artisanat / Service
|
CC
Meuse - Voie Sacrée
|
Les
Cailloux
|
Stenay
|
20ha
|
Mixte
|
CC
de Stenay
|
ZA
de Brieulles
|
Brieulles-sur-Meuse
|
-
|
Industrie
/ Artisanat
|
CC
du Val Dunois
|
Des
Casernes
|
Etain
|
-
|
Industrie
|
Commune
d’Etain
|
ZAEC (Zone d’Activités Economiques
Communautaire)
|
Etain
|
12 ha
|
Industrie / Artisanat
|
CC Pays d’Etain
|
ZAC du château d’Eau
|
Etain
|
7,4 ha
|
Commerce
|
CC Pays d’Etain
|
ZAE
des Grèves
|
Damvillers
|
9,16
ha
|
Industrie
/ Artisanat / Service
|
CC
Région de Damvillers
|
Base
Aérienne
|
Marville
|
-
|
Industrie
/ Artisanat
|
Commune &
Département
|
Wameau
|
Belleville
|
0,18
ha
|
|
CA de Verdun
|
Quinze
Quarts
|
Belleville
|
-
|
|
|
ZI
Chicago
|
Thierville
|
-
|
|
|
ZI
Tavannes
|
Verdun
|
-
|
|
|
Actipole
de Verdun Sud
|
Verdun
|
-
|
Commerce
|
CA de Verdun
|
Zone
du Dragon
|
Verdun/Haudainville
|
-
|
Commerce
|
|
Baleycourt
|
Verdun
|
2,5ha
|
Industrie
/ Commerce
|
|
Espace
Driant
|
Verdun
|
-
|
Artisanat
|
|
|
Auzéville
|
1,5ha
|
|
CC
de Centre Argonne
|
Le
Nid de Cygne
|
Bras-sur-Meuse
|
-
|
Agricole
|
|
|
Villers-sur-Meuse
|
-
|
Artisanat
|
|
Les
Vignes des Côtes
|
Varennes-en-Argonne
|
3ha
|
Industrie
/ Artisanat / Commerce
|
Commune
de Varennes-en-Argonne
|
Les
Grives
|
Eton
|
1ha4
|
|
CC
Pays de Spincourt
|
Alamont
|
Spincourt
|
-
|
|
CC
Pays de Spincourt
|
Chemin
du Mont
|
Spincourt
|
1
ha
|
|
CC
Pays de Spincourt
|
Le Parc d’Activité de Verdun-Les Souhesmes, zone à vocation industrielle d’une superficie de 50 ha extensible à 100 ha, devait accueillir un important projet porté par des investisseurs chinois pour la fabrication d’ampoules LED mais celui-ci sera finalement implanté sur la zone de la Gare Meuse TGV, limitrophe de notre territoire.
156 – ENVIRONNEMENT NUMERIQUE
Le territoire véhicule une image vieillissante fortement tournée vers une politique exclusivement mémorielle est prégnante, surtout à l’extérieur. Aujourd’hui, le territoire doit s’inscrire dans une dynamique d’avenir et cette modernisation passe notamment par la qualité des infrastructures et des activités sur le territoire. Le numérique est un levier de développement, il doit faire émerger des projets innovants s’inscrivant dans une vision à long terme du territoire.
Au niveau de l’infrastructure numérique, le Pays de Verdun dispose d’une couverture numérique disparate tant sur le réseau filaire que sur le réseau mobile. En effet, la couverture en haut débit filaire (2 Mbits) atteint les 72,5 % théoriques ; certaines zones connaissent encore des dysfonctionnements. Ce déficit est un véritable frein au développement des usages autour du numérique et au développement économique d’une manière générale. Le taux de pénétration du haut débit (> 2 Mbits) s’élève à 63 % ce qui reste encore faible, notamment vis à vis des territoires urbains. L’infrastructure numérique s’appuie sur des solutions d’appoint permettant de faire monter la couverture HD à 91 % du territoire mais le Wimax ne permet pas de garantir des débits élevés en continu. La fracture numérique, à l’instar des dynamiques démographiques, est plus marquée à l’Ouest qu’à l’Est. Dans un territoire déjà "pauvre", cette disparité renforce les inégalités sociales : ce qui est un standard chez certains est inaccessible pour d’autres.
En parallèle, le taux d’équipement des foyers en informatique est de plus de 80 % ce qui est plutôt intéressant comme potentiel d’utilisateurs. De ce fait, la montée en débit devient alors une urgence pour répondre aux besoin des usagers, que ce soit les particuliers ou les professionnels. La complexité des usages est étroitement liée à la qualité d’accès à internet.
En terme d’usages numériques, le clivage Est / Ouest persiste : ceux-ci sont déterminés par la variable générationnelle (population plus jeunes à l’est > plus grande représentation d’internautes). Parmi les 75 % de la population qui utilisent Internet, 50 % concerne des usages « basiques » contre 25 % des usages dits « complexes ». En général, ces usages plus élaborés (réseaux sociaux, téléchargement de fichiers, jeux vidéos en ligne…) correspondent à la tranche d’âge des 15 - 35 ans.
Le lien entre les usages et les compétences est évident. Dès lors, on remarque que la connaissance et les savoir autour d’Internet et des outils numériques sont encore approximatifs, notamment dans les activités professionnelles. Souvent les entrepreneurs ne jugent pas de la pleine capacité de ces outils à développer leur activité. Celle-ci reste alors limitée sans qu’ils s’en rendent compte. Au niveau du grand public, nombres d’outils et d’applications avancés existent mais leur utilisation reste limitée. Il convient aussi de sensibiliser sur les bonnes et mauvaises pratiques d’Internet.
La fracture numérique est une réalité à tous les niveaux. Le numérique doit être un véritable levier de développement en s’appuyant pour cela sur une base technique et intellectuelle solide. Celle-ci viendra développer les compétences pour drainer de nouveaux usages, moderniser l’économie et par conséquent changer l’image de notre territoire.
16 – ELEMENTS DE COHESION DU PAYS
Le nord du département de la Meuse répond à une entité historico-culturelle marquée par la Grande Guerre de 14-18, se sentant sur ce point fortement démarqué du sud du département.
Aussi, le Pays de Verdun, comme tout vaste territoire, est forcément tiraillé par des forces centrifuges qui s’exercent davantage sur ses bordures et qui ont été forgées par l’histoire, l’évolution de l’économie, la localisation des sources d’emploi, l’état des liaisons routières et ferroviaires et leurs conséquences sur les temps de trajet domicile - lieu de travail.
Ainsi, le secteur de Stenay a des habitudes de vie avec Sedan, celui de Montmédy est naturellement tourné vers la Belgique, celui de Spincourt avec le bassin mosellan et le Luxembourg et l’Argonne meusienne a des liens culturels forts avec ses homologues marnaise et ardennaise. Pour l’accès aux équipements et aux services essentiels, comme la santé, la ville Verdun reste le point de repère du territoire dans son organisation interne, mais aussi, grâce à sa notoriété, comme le pôle phare pour mener des actions vers l’extérieur.
Les travaux menés depuis plusieurs années dans le cadre du programme Leader ainsi que sur la précédente Charte de Pays ont permis de consolider les relations de travail entre les différents acteurs. Toutefois, cette organisation informelle n’est pas totalement retranscrite dans les différents outils de planification spatiale qui s’offrent aux élus pour aménager le territoire.
Les différents documents d’urbanisme peuvent permettre de renforcer le développement global du territoire. Le Pays est couvert partiellement par un périmètre de Schéma de Cohérence Territoriale (SCOT) arrêté par le Préfet en 2002. Ce zonage, resté au stade de projet, se cantonne à une quinzaine de kilomètres autour de Verdun. Dans leur grande majorité, les intercommunalités du Pays n’ont pas, à l’heure actuelle, de PLU Intercommunal. La Communauté d’Agglomération du Grand Verdun va devoir réviser l’ensemble de ses documents d’urbanisme car la compétence lui a été transférée. Quelques communes sont couvertes par des cartes communales ou des PLU mais la majorité reste sous le régime du règlement national d’urbanisme.
Pour mémoire, en l’absence de SCOT au 1er janvier 2017, toute demande d’ouverture à l’urbanisation fera obligatoirement l’objet d’une dérogation. C’est déjà le cas sur le verdunois depuis le 1er janvier 2013. De plus, la question de l’instruction des demandes de permis de construire va également se poser pour les collectivités.