Les artistes-artisanes-designeuses de l’atelier Bouillons, Laura Conill (papetière) et Chloé Stenger (teinturière) nous font le plaisir de poursuivre leurs investigations autour du fleuve Meuse pour cette deuxième année consécutive.
Pendant 9 semaines, elles rencontreront, écouteront, recueilleront toutes les voix de la Meuse. C'est une toute nouvelle esthétique qui servira de matrice du projet : l'écriture. Quant au périmètre d'intervention, ce sont les communautés de communes Val de Meuse - Voie Sacrée et du Territoire de Fresnes en Woëvre qui les accueilleront pour cette nouvelle résidence de territoire.
Les artistes déploieront des ateliers et techniques comme la fabrication de papier artisanal, d'encres végétales et de supports d'impression. Plusieurs moyens d'écriture seront ensuite déclinés : recueil d'histoires, écriture de végétaux, écriture des animaux par leurs empreintes, écriture de l’eau.
Les tout petits, les anciens et les bibliothèques seront les principaux alliés de ce projet résolument dédié au vivant, à l'art et à l'environnement.
Extrait de la présentation du projet :
Recueil est un projet de recherche et création, avec le temps et l’eau comme allié.e.s, comme participant.e.s à une grande toile de filsd’araignée qui se tissera entre le fleuve Meuse, ses bras d’eau, les végétaux et les animaux qui y habitent, et des gestes d’impressions et de passages.C’est un projet qui réunit les habitant.e.s du fleuve, d’un bassin versant de la Meuse à un autre allant vers le RhinNous allons suivre l’eau sur un de ses fils pour créer, au fur et à mesure des lieux traversés, des papiers. Ce seront aussi des écorces, des feuilles et des fleurs qui donneront des couleurs, les couleurs pour imprimer sur ces papiers lesmouvements de celleux qui traversent et composent le territoire.
Ce projet lie deux âges autour de ce point d’eau primordial, deux âges qui échangent difficilement aujourd'hui par empêchement de langage ou de corps, et qui ne communiqueront plus par la suite.Ce projet sera l’histoire de personnes dont la vie a commencé il y a bien longtemps, invitées à écrire, rapporter les souvenirs et transmettre leurs savoirs à propos de l’écosystème, du paysage du vivant qui entoure les plus jeunes aujourd’hui.Sur ces papiers et enveloppes faites à l’eau douce dont le mouvement subsiste, avec ces encres aux colorants de plantes remerciées, nousemporterons des fragments d’histoires, de pas, de cueillettes, et nous les scellerons dans un étui solide, fait du bois des forêtsmeusiennes, à l’attention des jeunes gens dans vingt-cinq années.
Tout le processus de cocréation guidera à un moment d’enterrement festif de cette capsule du vivant, qui, une fois ouverte et recomposéedans de nombreuses années, formera une cartographie du territoire de terre et d’eau comme il l’aura été au moment de sa création.
C’est un message des habitant.e.s à destination des futur.e.s adultes humain.e.s, car ce sera à elleux de prendre en considération le vivant etd’apprendre à en faire partie en 2050.
C’est une graine d’arbre enterrée en Meuse, autour du fleuve Meuse, à l’échelle d’un temps long.
Il est temps de garder trace de ce qui est et de passer les connaissances du territoire à la génération suivante, par une action artistique et politique.
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![]() Chloé Stenger @collectif Bouillons |